Les différents professionnels de la santé prodiguant des soins aux aînés incapables d'utiliser les outils d'auto-évaluation de la douleur en raison de troubles neurocognitifs majeurs (TNCM) sont à même d’utiliser l’outil PACSLAC-F :
- personnel infirmier;
- préposés aux bénéficiaires;
- médecins;
- autres professionnels (travailleurs sociaux, physiothérapeutes, ergothérapeutes, etc.).
Par la suite, un minimum une fois par mois est nécessaire.
Il est également recommandé d’augmenter la fréquence d'utilisation du PACSLAC-F dans les cas où la personne aînée avec TNCM présente l’une ou l’autre de ces situations :
- une détérioration de l’état de santé
- il y a présence d'un diagnostic de maladie potentiellement douloureuse
- un traitement analgésique est en cours
- tout comportement inhabituel (notamment des SCPD)
- une nouveau traitement ou intervention
- des soins de fin de vie
- de l’inquiétudes rapportées par le personnel
- une chute
- toute autre condition/situation susceptible de provoquer ou d'être accompagnée de douleur
- Compléter une grille d’observation par quart de travail ou période de 8 heures.
- Tous les intervenants qui prodiguent des soins à l'aîné observé notent sur la grille PACSLAC-F les comportements dont ils sont témoins durant leurs interactions avec ce dernier : soins d'hygiène, repas, traitements, déplacements, etc.
- Observer l’aîné en mouvement et au repos. La mobilisation est de nature à faciliter la détection de la douleur.
- Noter tous les comportements, même ceux qui sont habituels, fréquents ou même quotidiens chez l'aîné observé.
- Un même comportement n’est noté qu’une seule fois même s’il est observé à plusieurs reprises durant le même quart de travail.
- À cette étape, l'observateur ne doit pas porter de jugement sur la raison ou la motivation du comportement.
- Chaque item observé et noté vaut 1 point pour un score maximal de 60.
- Le score PACSLAC-F est compilé à la fin de chaque quart de travail ou période de 8 heures.
- Le score obtenu à la fin de chaque période d'observation est consigné dans le journal de la douleur personnel de l’aîné.
- Utiliser le PACSLAC-F régulièrement et systématiquement chez tous les aînés incapables de communiquer adéquatement en raison d'un TNCM.
- Ne pas attendre de soupçonner la présence de douleur avant d’utiliser le PACSLAC-F.
- Un score PACSLAC-F isolé n’est pas significatif de présence de douleur chez un individu.
- Seul le score global doit être utilisé car la fiabilité des scores des sous-échelles n’est pas suffisante.
- Observer les fluctuations et les tendances des scores de chaque individu dans le temps.
- Toujours comparer les scores d’un individu avec ses propres scores antérieurs.
- Surveiller les hausses importantes ou soutenues du score PACSLAC-F d’un individu.
- Toute hausse importante ou soutenue du score PACSLAC-F d’un individu peut signifier la présence de douleur.
- Toute hausse importante ou soutenue du score PACSLAC-F d'un individu doit entraîner un examen clinique complet avec histoire et examen physique.
- Au besoin, instaurer un traitement analgésique adapté à chaque individu.
- Au besoin, réviser le traitement analgésique en cours.
- Utiliser le PACSLAC-F suite à l'administration de tout traitement à visée analgésique afin de s'assurer du soulagement de l'aîné.
- Au besoin, réévaluer, ajuster ou modifier les interventions analgésiques instaurées de manière à obtenir un soulagement optimal de la douleur de chaque individu.
- Même si l'aîné dort ou est inconscient, il est pertinent de continuer à utiliser le PACSLAC-F. Plusieurs comportements, notamment les expressions faciales, les mouvements et positions du corps et les pourraient alors être observés et indiquer la présence de douleur.
- Si aucun comportement n'a pu être observé chez l'aîné durant le quart de travail/8 heures, il faut inscrire "0" sur le journal de suivi de douleur de patient afin de prouver que l'évaluation a bien été réalisée.
Le journal de douleur est essentiel pour consigner tous les scores PACSLAC-F d’un individu.
Le graphique obtenu facilite le repérage des hausses significatives ou soutenues du score PACSLAC-F et permet d’entreprendre rapidement l’évaluation de la douleur soupçonnée chez un individu.
Ajouté au dossier médical, le journal de douleur facilite le partage d’informations pertinentes sur la présence et l’évolution de la douleur d’un individu et assure un suivi adéquat de l’efficacité des interventions analgésiques.
Voici un exemple d’un journal de douleur qui a permis à une équipe soignante de détecter la présence et de traiter la douleur chez une dame incapable de communiquer en raison d’un trouble neurocognitif majeur (TNCM) :
Nous vous présentons ici deux formats de journal de douleur que nous vous encourageons à adapter et à personnaliser selon vos besoins :
Depuis plus de 3 mois, une grille PACSLAC-F est complétée deux fois par semaine par l’équipe soignante de Mme Jolicoeur, 86 ans, qui souffre de TNCM et de diabète. Le journal de douleur de cette dame permet habituellement d’observer un graphique où les scores hebdomadaires varient de 6 à 10/60. Depuis quelques jours, l’état de santé de Mme Jolicoeur s’est beaucoup détérioré, elle ne mange presque plus, tousse beaucoup et ne semble pas confortable.
Faut-il modifier la fréquence d’utilisation du PACSLAC-F et comment?
Réponse
Oui, il faut augmenter la fréquence d’utilisation du PACSLAC-F chez Mme Jolicoeur, et ce, jusqu’à ce qu’elle soit complètement rétablie.
- Augmenter la fréquence d’utilisation du PACSLAC-F à 3 fois par jour (quart de travail de jour, soir, nuit) pendant 5 jours afin de vérifier si la détérioration marquée de l’état de cette dame est accompagnée de douleur, surtout si les soignants ont « l’impression que Mme Jolicoeur n’est pas confortable ».
- Si les scores sont plus élevés que ceux normalement observés chez Mme Jolicoeur, faire un examen clinique avec histoire et examen physique.
- Si indiqué, instaurer un traitement analgésique ou réviser le traitement analgésique en cours.
- Continuer à compléter une grille PACSLAC par jour jusqu’à ce que les scores reviennent aux valeurs habituellement observées chez Mme Jolicoeur avant la détérioration de son état.
- Lorsque les scores PACSLAC-F reviennent aux valeurs habituellement observées chez cette dame, revenir à la fréquence d’utilisation habituelle de 2 fois par semaine.